16 janv. 2015

bus ride thoughts



[Cette fois-ci, je prends l'avion pour faire mon prochain aller-retour à Prague. Les lignes suivantes, que j'ai écrites pendant mon dernier trajet en bus vers cette destination, justifient peut-être pourquoi.]

Je ne veux plus manger.

L'obscurité et quelques lumières et une étrangeté drôlement proche.

Un gamin Rome va aux toilettes comme dans un musée, toutes les vingt minutes.

Cela ne m'intéresse pas.

Il est cinq heures et j'ai envie de dormir. Je devrais travailler. Quelle paralyse ! Mon regard n'arrive pas à atteindre la Grande Bretagne. Alors je mange : je me bourre de la matière. Le pain est pâteux qu'en le mangeant j'ai l'impression d'assister à un spectacle conctuel. Je ne sens pas le fromage.

Je ne sais que faire. Quatorze heures de route à suivre. Silence, obscurité. L'image de l'action de lire est floue et résignée. A quoi pense-je ? Je ne pense pas. Zéro puissance.

Devrais-je faire quelque-chose ? Comment consommer tout ce temps ? Le temps n'existe pas ; que les procès, la perception, le mouvement et le vieillissement existent. Là où il n'y a ni mouvement ni lumière, il n'y a pas temps.

- c'est pourquoi dans un autobus obscur, dont le mouvement sur le plan horizontal est quasiment rectiligne et uniforme, le temps s'arrête presque. A l'intérieur et à l'extérieur : le noir. Un vaisseau spatial résonnant, plein des variations inconnues aux destins connus.

Il n'y a que les lumières qui ressortent comme des allumettes mattes. Et l'heure. 4°C, 18:12. Un rappel démoniaque de la temporalité.

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CZ

[Na příští cestu do Prahy mám rezervovanou letenku. Následující řádky, napsané během autobusové cesty vstříc téže destinaci, opodstatňují proč.]

Už nechci jíst.

Tma a pár světel a nepřirozeně blízká cizost.

Romský chlapeček chodí na toaletu jako do muzea, co dvacet minut.

Nezajímá mě to.

Je pět a chce se mi spát. Měla bych pracovat. Malátnost, nevnímám Británii ani z povzdálí. Raději jím - soukám do sebe hmotu. Chleba je tak mazlavý, že mám při jídle pocit performance. Sýr necítím.

Nevím, co dělat. Čtrnáct hodin cesty přede mnou. Ticho a temno. Představa čtení je rozmlžená a rezignovaná. Na co myslím? Nemyslím. Nula výkonu.

Mám něco dělat? Jak zkonzumovat všechen ten čas? Čas neexistuje, jen procesy, vnímání, pohyb a stárnutí. Kde není pohyb ani světlo, není čas.

- proto v temném autobuse, který se pohybuje témeř rovnoměrným pohybem bráno z horizontálního hlediska, čas skoro stojí. Uvnitř černo, venku černo - rezonující vesmírné plavidlo plné neznámých variací na známé osudy.

Ční jen světla, matné zápalky. A ciferník hodin. 4°C, 18:12. Démonické připomenutí časovosti.

1 commentaire :

Anna a dit…

!!!!!!!!!!!

soucitim.
soucitim z cele moji duse.

a odmitam uz nekdy jet autobusem delsi dobu nez 6 hodin, tak.